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Voir ce qu’il y a et encore autre chose.

Nourrie de voyages, de l’Océan indien à la Polynésie, Florence Barbeau, artiste plasticienne, a toujours crayonné et ouvert grand les yeux.

Dans ses références de cœur, il y a la joie de la création de Matisse, la présence pure de Christian Bobin, la force des Arts Premiers, la beauté dans la nature, l’accident, l’élan de Fabienne Verdier, la vitalité du trait des expressionnistes abstraits...

Son travail est intuitif. Aux croquis instinctifs, aux dessins d’observation s’associent matière, mots, ou musique. Dans ses recherches elle mixe les techniques, supports et media : elle dessine, peint, zoome, découpe, assemble, laisse en suspens, recompose, fragmente... dans le cadre ou pas.

Il s'agit alors d'explorer le mouvement, l'énergie ou la fragilité du trait, la sensualité ou tension de la ligne, la douceur ou dissonance des couleurs.

Comme une danse, elle laisse aller le geste, cherchant à partager cet élan qui s’invente au cours même de la création.

Sans chercher à représenter la réalité, elle l'appréhende en donnant corps à ce souffle, à ce qui n’est pas visible, en matérialisant cette sensibilité.

Dans son univers organique et parfois viscéral, lignes et couleurs se répondent, et dans cette dynamique trouvent parfois une cohérence intime, un équilibre.

Elle laisse au public l’accès au processus créatif lui-même, avec ses surprises, ses accidents, ses repentirs... l'invitant à y prendre part, à accompagner le geste, à se laisser rêver.

Les œuvres dialoguent, ce lien entre elles est un trait que Florence Barbeau trace, sans le lâcher : être au plus près de soi, faire exister l’infime, l’indicible.